Arrivée mercredi Utsteinen - Annick Wilmotte

Je n'ai pas eu le temps de continuer le blog après notre arrivée à Utsteinen. Je rattrape un peu.

Ce vendredi matin, nous sommes finalement partis avec le Bassler vers Utsteinen ce vendredi matin vers 9H30. Il a fallu décider quelles boîtes d'équipement, nourriture, etc...nous allions laisser à Novo car l'avion est trop petit pour 16 personnes et tout notre cargo. Celui-ci arrrivera quelques jours plus tard.

Le voyage dure 2 heures et demi, avec le bruit assourdissant des moteurs. Le Bassler est équipé de skis qui entourent les roues et selon le cas, il peut utiliser l'un ou l'autre système. C'est un vieux modèle d'avion, mais il est modernisé.

A Usteinen, la réception est très cordiale. Avec des motoneiges ('skidoo' en anglais) et des traineaux et un tracteur des neiges ('Prinoth'), les bagages et cargo sont transportés à la station.

Nos tentes sont déjà montées, quelle chance! René nous donne des matelas mousse en supplément et nous indique comment faire un petit mur de neige de 30 cm autour de la tente pour qu'elle ne s'envole pas en cas de fort vent. Comme conseillé lors de l'entraînement à Marche-les-Dames par les paracommandos, Pierre et moi, creusons un trou dans "l'antichambre", ce qui permet presque de se tenir droit et pouvoir plus facilement mettre ses chaussures. Ma tente est vraiment grande, c'est facile de tout ranger et elle va devenir mon cocon pour 3 semaines. Ensuite, c'est notre premier repas à Utsteinen. Gregory et David, les cuisiniers, font des repas excellents et bien nourrissants. En plus, ils s'occupent de la gestion des commandes, des stocks, de l'eau potable pour laquelle il faut découper des blocs de neige, de l'eau chaude à faire produire par la "Jeanine". Celle-ci est une respectable machine canadienne, qui transforme les blocs de neige en eau très chaude. Avec une quarantaine de convives, c'est pas facile. Il nous arrivera parfois de venir prendre le repas plus tard que les autres, car juste rentrés d'un travail sur le terrain, et cela désorganise les vaisselles, etc.... Du coup, l'organisation change et il est décidé que chacun fait sa vaisselle au petit déjeuner et diner. La tente mess est aussi transformée pour acceuillir plus de tables.

Ensuite, Gigi nous fait la visite de la Station, explique le fonctionnement, et nous emmène voir l'intérieur de la Station. Il y a plein de monde, sciant du bois, tirant des cables, etc...

C'est une vraie fourmillière avec de grands établis dans les garages, des stocks de matériaux, etc... Chapeau à ceux qui y travaillent!

Wim ne peut s'empêcher d'ouvrir un tableau électrique. Quelle conscience professionnelle!

Le temps reste gris et l'arrête rocheuse ('ridge') qui prolonge le nunatak apparaît très enneigée. Ce n'est pas un très bon signe, comme le montrera notre prochaine excursion là-bas.

Le soir, nous (re)faisons connaissance avec ceux qui travaillent à la Station. Certains d'entre eux étaient avec moi à l'entraînement à Marche-les-Dames. Nous apprenons que le temps a été abominable début de la semaine. Il y a même eu un 'white out' à la Station. Cela veut dire que le vent soulève une fine couche de flocons de neige, qui supprime toute visibilité. On perd tout sens de l'orientation, on ne sait pas si on descend ou monte, où sont le sol et le ciel! En se réveillant, certains ont voulu quitter leur tente et aller manger, et Pierre est parti dans la mauvaise direction. Il a heureusement trouvé une corde mise le long d'une voie d'accès et est remonté à la Station. Depuis, les consignes sont de rester dans sa tente dans un cas pareil, et les guides de montagne et Alain viendront chercher les gens.

La nuit est fraîche, en général il fait -10 à -15°C vers 23H. J'ai emporté une bouteille qui me sert de bouillote, et de préchauffage du sac de couchage. Par contre, à partir de 3 ou 4H du matin, le soleil se lève et la température montre au delà de 20°C dans les tentes. Certains disent même qu'il fait trop chaud! Le réveil est donc bien agréable!

Annick Wilmotte