Se retrouver ce mercredi à Cape Town est un chouette moment de détente, qui fait comme un 'sas' après notre expédition. Prendre une douche, se coucher dans un lit confortable, mettre un tee-shirt, sentir l'air chaud sur la peau, prendre son petit-déjeuner dehors,... Trop occupée par tout ce qui se passait à Utsteinen, cela ne m'a pas manqué, sauf la douche, mais c'est bien agréable! Evidemment, il y a le bruit, la pollution, et autres problèmes liés à notre civilisation.
En Antarctique, le silence était souverain. Sur la base, il y avait bien le bruit des générateurs en journée et parfois, les éoliennes bourdonnaient en faisant comme un bruit lointain d'hélicoptères. Le froid était supportable grâce aux nombreuses couches de vêtements, la nourriture bien calorique et le fait que nous bougions beaucoup. L'IPF nous avait prêté quatres couches de polaires et coupe-vents, ainsi qu'une sorte de duvet synthétique à capuche, des lunettes de ski, un pantalon coupe-vent, une cagoule, des gants et moufles, un bonnet, et de grosses bottines de marque canadienne qui contiennent une bottine interne en feutre. Ainsi, on peut dissocier la bottine interne et la faire sêcher séparèment. Je dois dire que tout était si serré que je n'ai jamais su enlever la bottine interne, et c'est aux pieds que j'ai parfois eu le plus froid.
Ce n'était pas non plus évident d'enlever les gants pour prendre les échantillons, et d'ailleurs, Cyrille avait attrapé des crevasses au bout des doigts. Pour compléter notre équipement, il a fallu que nous achetions les sous-vêtements thermiques (tee-shirt et collants), les chaussettes et sous-chaussettes, tour du cou, sous-gants et des lunettes solaires avec la protection la plus haute, 4. J'ai aussi réutilisé du matériel acheté lors de mon expédition sur la Péninsule Antarctique, veste, pantalon, chaussures fourrées, ...Nous devions aussi amener un thermos, à remplir de liquide chaud avant de partir sur le terrain, pour nous réchauffer. Pour nous laver, il y avait un container 'Bath room' avec 4 cabines sur caillebotis. Des résistances chauffaient l'eau et l'air, mais il fallait bien penser à remettre des blocs de glace à fondre pour les suivants. Deux petits bassins ou bien un grand dans lequel on pouvait se tenir, permettaient de se laver. Notre guide, Alain, utilisait un système avec une espèce de pulvérisateur pour imiter une vraie douche. Quant au container 'Drying room', il contenait une jeanine qui faisait également fondre les blocs de glace qu'on y déposait et réchauffait l'air (en partie), des seaux dans lesquels on faisait sa lessive et un sèchoir avec des fils. Cela marchait bien pour les vêtements fins ou en synthétique, mais si on s'éloignait de la jeanine, les vêtements gelaient. C'était comique, ces tee-shirts devenus solides et qui tenaient tout seuls! Quant aux toilettes, cela me rappelait les toilettes sêches, avec sciure, sauf qu'après 8 usages, il fallait détacher les sacs plastic et les jeter dans un fût vide qui serait rappatrié à Cape Town dans 1 ou 2 ans, et remettre deux nouveaux sacs. Les messieurs avaient en plus, droit à un bel urinoir caché par un arbre en bois. Que vont devenir ces facilités? La station étant trop petite pour tous, je suppose que le camp restera?
Après un petit tour sur un marché artisanal, les autres vont en excursion à Robben Island, où est la prison où Nelson Mandela a séjourné. N'ayant pas encore vu le 'Waterfront', je préfère l'explorer.
Thomas et Sébastien travaillent sur le montage de leur film. Cela fait bizarre de se retrouver ici, mais sans Alexandre, Irina, Jean, Wim, Dries, Dominique, Jacques et Protect 77.
Je vois enfin le fameux poteau indicateur montrant la distance vers le Pôle Sud, et ne résiste pas à demander à quelqu'un de me prendre en photo en-dessous, comme Karolien à l'aller.
C'est la dernière soirée de Grégory, Steven, Dominique, Benoit, et Alain qui partent ce jeudi matin très tôt.
Annick Wilmotte
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