mardi 24 février 2009

Le Soir, 14 février 2009

La Station Princesse Elisabeth a été inaugurée hier en Antarctique. Plusieurs programmes scientifiques, dont ceux conduits par les chercheurs de l'ULg dans le domaine de la diversité microbiologique, y seront menés.


La station de la visibilité polaire belge

DU BRULLE,CHRISTIAN
Dimanche 15 février 2009

Entretien Sabine Laruelle, ministre en charge de la Politique scientifique fédérale, se trouve ce week-end en Antarctique pour l’inauguration de la nouvelle station scientifique Princess Elisabeth. Elle nous a détaillé auparavant la nouvelle stratégie polaire belge.

Combien a coûté cette station ?
Au départ, on parlait d’un budget global de 6 à 7 millions d’euros. L’Etat belge, via la Politique scientifique, devait prendre à sa charge 2,2 millions, le reste étant assuré par la Fondation polaire et des sponsors privés. Au bout du compte, la station Princess Elisabeth aura coûté 21 millions d’euros. La Politique scientifique prend au total 6 millions à sa charge. Il faut ajouter à cette somme 1,5 million versés par la Loterie Nationale et un demi-million par les Affaires étrangères. La Défense intervient aussi mais en ressources humaines et matérielles. Le reliquat étant toujours du ressort de la Fondation polaire et de ses mécènes.

Comment sera-t-elle exploitée ?
Elle sera gérée par le Secrétariat polaire. Il s’agit d’un service d’Etat à gestion séparée. Une structure mixte publique-privée, le partenaire privé étant la Fondation polaire. Cette structure sera responsable de la maintenance et de la gestion de la station ainsi que des programmes scientifiques qui y seront menés et de la diffusion de leurs résultats. Le Secrétariat polaire entrera en fonction le 31 mars prochain. À ce moment-là, quand la base sera terminée, la Fondation versera la station dans le patrimoine du Secrétariat. En ce qui concerne le budget de fonctionnement du Secrétariat, 1,5 million sont prévus pour les années 2008 et 2009 pour lui permettre d’accomplir ses missions. Il faut y ajouter le budget supplémentaire pour la recherche de 500.000 euros par an.

Toute la politique scientifique polaire belge passera-t-elle par ce Secrétariat ?
Certainement pas. D’autres programmes continueront à être gérés directement par la Politique scientifique. Pour les deux années à venir, nous avons par exemple déjà des moyens à disposition pour le programme Belatmos de monitoring de l’ozone et des gaz associés dirigé par l’Institut royal météorologique (193.000 euros), le programme Giant Lisa de géodésie pour le bilan des glaces antarctiques, structure de la lithosphère et sismicité intra-plaque en Antarctique dirigé par l’Observatoire royal de Belgique (229.000 euros), le programme Belissima portant sur l’étude des interactions de la calotte glaciaire avec les glaces flottantes de l’Université libre de Bruxelles (333.000 euros), le projet Hydrant, étude de l’empreinte atmosphérique dans son cycle hydrologique de la KUL (244.000 euros), et le projet Beldiva d’étude de la biodiversité microbiologique des universités de Liège (ULg), Gand (UG), le Jardin botanique national de Meise, le British Antarctic Survey et le Japon pour lequel un budget de 451.000 euros est prévu.

La nouvelle station est située à l’intérieur des terres. Les chercheurs belges spécialisés en biologie marine vont-ils aussi y trouver leur compte ?
Bien sûr. Cette station va nous procurer une meilleure visibilité en ce qui concerne la recherche polaire. Elle pourra accueillir des équipes étrangères. Nos biologistes marins devraient bénéficier de cette ouverture et obtenir plus d’invitations d’autres pays actifs dans ce domaine et disposant de navires polaires. Les collaborations seront plus efficaces, les échanges plus importants. Seuls, nous ne pouvons pas tout faire. Je n’ai pas d’argent pour aussi construire un brise-glace. Mais peut-être un jour, pourquoi pas ?

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