Ce mardi, Steve, Jeroen et Cyrille partent pour un autre lac près du Nunatak, tandis que Karolien et moi allons sur le ridge. La neige a commencé à fondre et découvrir les fentes et petites plate-formes entre les gros blocs de granit.
Et là, nous avons l'immense satisfaction de voir émerger de petites boules noires qui sont en fait des mousses, des petites feuilles noires à ligne blanche qui ressemblent à des lichens (sans doute Umbilicaria), etc. Enfin!
Je prends des échantillons en sachant qu'il y aura des organismes à observer au microscope. Tiens, notre microscope de terrain doit justement arriver cet après-midi avec l'avion de Novo. Vu qu'il était plus solide, nous l'avions laissé là-bas et choisi de prendre le microscope à fluorescence de la Station avec nous.
Il y a aussi des petits lichens oranges et jaunes. Tout cela émerge des plaques de neige et j'espère qu'elles continueront de fondre dans les jours prochains pour avoir une meilleure idée des surfaces colonisées. En tout cas, je suis rassurée sur la présence des mousses et lichens à Utsteinen!
L'après-midi, je monte le microscope de terrain, un Leica DM500. Nous avons un container bleu qui est mis à notre disposition comme laboratoire. Il n'est pas encore tout à fait prêt, mais le but est que les scientifiques qui viendront à la Station dans le futur, pourront l'emporter derrière un Prinoth (tracteur des neiges) vers l'endroit où ils travailleront et disposer ainsi de laboratoires mobiles. Il y a déjà un chauffage, des tablettes et une armoire. La boîte faite sur mesure pour le microscope et qui devrait nous permettre de le prendre sur le terrain est aussi arrivée. Malheureusement, ce n'est pas le cas du panneau solaire qui nous aurait permis de ne pas dépendre d'un générateur de courant ni de la caméra pour prendre des photos. C'est un exemple des problèmes administratifs frustrants. Je ne pouvais commander le matériel avant janvier car notre projet ne commencait officiellement que le 1er de l'an. J'ai même dû emprunter à un collègue de quoi commander le microscope et les accessoires début janvier, car le contrat a été signé seulement quelques jours avant notre départ. Et chez Leica, ma lettre d'intention de commande en décembre n'a pas été suffisante pour que le matériel soit déjà acheminé à Bruxelles, prêt à être livré. Il fallait une commande ferme. Les représentants belges n'en peuvent rien, mais je pense que le fait de n'avoir pas de flexibilité n'est pas une bonne politique commerciale. A moins qu'il n'y ait que les scientifiques pour avoir des désitérata pareils.
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